La santé des dents des enfants reste un marqueur d'inégalités sociales
Selon une étude de la DREES, la santé bucco-dentaire reste un marqueur d’inégalités sociales dès le plus jeune âge à l’instar du surpoids et de l’obésité. Bien que la situation s’améliore nettement depuis vingt ans, des disparités persistent selon le milieu social des parents tant sur l’état de santé bucco-dentaire que sur le recours au dentiste.
En 2006, à l’âge de 6 ans, 7 enfants d’ouvriers sur 10 n’ont jamais eu de caries contre 9 enfants de cadres. Ils consultent également moins. Selon l’enquête Handicap-Santé 2008, parmi les 5-15 ans, 6 enfants d’ouvriers ont eu recours à un dentiste dans l’année contre 8 enfants de cadres sur 10. Or, la Haute Autorité de santé préconise une visite annuelle chez le dentiste dès l’apparition des dents de lait.
Ces écarts de recours se traduisent par un repérage plus tardif des caries. En maternelle, à l’examen de santé scolaire obligatoire, 4 % des enfants de cadres ont au moins une carie non soignée contre 23 % des enfants d’ouvriers.
Ces inégalités sociales dans l’enfance sont pénalisantes pour la santé bucco-dentaire. D’une part, les habitudes de soins et de suivi régulier non prises dans l’enfance auront plus de mal à s’acquérir à l’âge adulte. D’autre part, une identification précoce des problèmes dentaires permet d’éviter des traitements lourds et coûteux. Enfin, la mauvaise santé bucco-dentaire peut avoir des conséquences graves sur l’état de santé général, physique comme psychologique (maladies cardio-vasculaires, obésité…).
Pour remédier à ces inégalités, l’Assurance-maladie a lancé en 2007 le programme de prévention « M’T’Dents ». Il propose des consultations gratuites à différents âges de l’enfance et de l’adolescence. En 2010, près des trois-quarts des enfants de 6, 9 et 12 ans ont bénéficié de ce dispositif, mais là encore des écarts existent entre groupes sociaux.
Source : DREES ; « Santé bucco-dentaire des enfants : des inégalités dès le plus jeune âge », par Lucie Calvet et Muriel Moisy, avec la collaboration d’Olivier Chardon, Lucie Gonzalez et Nathalie Guignon, n°847, Juillet 2013