Illettrisme : deux millions et demi d'adultes concernés en France
Les résultats d’une nouvelle enquête conduite par l’INSEE, en partenariat avec l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANCLI), révèlent que 7% des personnes qui ont été scolarisées en France peuvent être considérées en situation d’illettrisme en 2011, contre 9% en 2004.
En 2011, 11% des personnes de 18 à 56 ans résidant en France éprouvent des difficultés préoccupantes dans les domaines fondamentaux de l’écrit. Parmi celles qui ont été scolarisées en France, 7% sont dans ce cas et peuvent être considérées en situation d’illettrisme. Ce taux était de 9% en 2004.
Dans les régions participant aux extensions, les taux d’illettrisme observés sont de 12% en Nord Pas de calais, 11% en Picardie, 8% en Haute Normandie et 5% en Ile de France. Les enquêtes en Provence Alpes Côte d’Azur, en Guyane et à la Réunion sont en cours d’exploitation, les résultats seront communiqués courant 2013.
Parmi les facteurs expliquant cette diminution, l’INSEE pointe l’ « effet de génération » qui exclut du champ de l’enquête 2011 des personnes nées avant 1946 qui présentaient un taux élevé de personnes en difficulté en 2004 et la baisse relative du taux de difficulté chez les jeunes de moins de 25 ans entre 2004 et 2011.
L’ANCLI souligne également que « la mobilisation en matière de prévention et de lutte contre l’illettrisme a connu de forts développements ces 10 dernières années : toutes les régions se sont engagées dans la mise en place de plans régionaux de lutte contre l’illettrisme, la prévention de l’illettrisme est devenue une préoccupation majeure, les partenaires sociaux, les branches professionnelles et leurs relais opérationnels (les Organismes paritaires collecteur agréés) ont fait de la lutte contre l’illettrisme une priorité avec des moyens importants mobilisés par le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels, avec l’aide du Fonds Social Européen les bonnes pratiques de prévention et de lutte contre l’illettrisme ont été identifiées et largement diffusées par l’ANLCI ».
« Les résultats de la nouvelle enquête de l’INSEE doivent encourager les décideurs et les acteurs à s’engager dans la durée, à poursuivre et à amplifier leur mobilisation pour plusieurs raisons essentielles », estime l’ANCLI. D’une part, le nombre de personnes concernées par l’illettrisme reste très significatif dans un contexte de crise économique qui fait de la maîtrise des compétences de base un véritable enjeu d’inclusion sociale et de compétitivité. D’autre part, l’enquête montre pour la première fois que les premières années qui suivent la sortie du système scolaire sont celles où les personnes fragilisées face à l’écrit risquent de plus en plus de perdre les quelques bases qu’elles ont pu acquérir en lecture et en écriture par manque de pratique et de sollicitation.
Illettrisme ? De quoi parle-t-on ?
Pour un adulte qui a été scolarisé : il s’agit de réapprendre, de renouer avec les formations de base lire, écrire, compter. C’est la lutte contre l’illettrisme. Pour un adulte qui n’a jamais été scolarisé : il s’agit d’apprendre. C’est l’alphabétisation. Pour un nouvel arrivant en France : il s’agit d’un problème linguistique. C’est l’apprentissage du Français langue étrangère.
L’illettrisme qualifie donc la situation de personnes qui, après avoir été scolarisées en France ne disposent pas des compétences de base nécessaires (lecture, écriture, calcul) pour être autonomes au quotidien : lire le carnet de scolarité son enfant, une consigne de sécurité, utiliser des bornes informatiques, entrer dans la lecture d’un livre.
Source : ANCLI