Grossesse à stress : un facteur de risque d'asthme pour l'enfant ?
Les résultats d’une nouvelle étude suggèrent que les stress ressentis au cours d’une grossesse augmenteraient le risque d’asthme chez l’enfant à naître.
Lorsqu’un événement particulièrement stressant survient dans la vie d’une femme enceinte, son enfant aurait un risque accru de devenir asthmatique ou de développer d’autres pathologies dites “atopiques”, telles qu’une rhinite allergique ou de l’eczéma. C’est ce qu’indiquent les résultats d’une étude italienne à laquelle a participé Marta Rava, chercheuse de l’Inserm.
Le développement de l’asthme et des autres maladies atopiques dépend de l’interaction de nombreux facteurs génétiques et environnementaux. Plusieurs études ont déjà montré que le stress pouvait contribuer au développement de ces pathologies chez les enfants comme chez les adultes. Ces nouveaux travaux suggèrent qu’il agirait même dès la vie foetale, via la mère.
Deuil, séparation ou perte d’emploi
L’étude se fonde sur l’analyse de données relatives à plus de 3 800 enfants. Leurs parents ont rempli un questionnaire permettant de recenser leurs éventuels problèmes respiratoires et/ou allergiques, ainsi que les facteurs de risque auxquels ils avaient pu être exposés. Certaines questions portaient en outre sur le déroulement de la grossesse qui a conduit à leur naissance. Ainsi, il était demandé aux mères si elles avaient vécu un deuil, une séparation ou un divorce, ou encore une perte d’emploi (leur emploi ou celui de leur conjoint) au cours de la grossesse. Au total, 337 mères avaient traversé l’une de ces situations stressante.
L’analyse de l’ensemble des données récoltées a montré que le risque d’asthme, de rhinite allergique ou d’eczéma est significativement plus élevé chez les enfants exposés à un stress maternel in utero que chez les autres enfants. Leur risque d’asthme ou de maladies atopiques est en effet multiplié par un facteur égal à environ 1,5.
Une association indépendante des autres facteurs de risque
L’association entre l’exposition à un stress maternel in utero et le risque d’atopie reste significative même lorsque les autres facteurs de risque sont pris en compte (asthme parental, exposition au tabac ou à d’autres substances…). Elle ne peut non plus s’expliquer par d’autres événements survenus pendant la vie prénatale (complications ou prise de médicaments au cours de la grossesse) ou à la naissance (poids de naissance, allaitement…).
D’autres études devront être menées afin de comprendre comment le stress maternel agit sur le foetus pour conduire une augmentation du risque d’atopie.
Source : Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)
R. Marco et coll. Fœtal exposure to maternal stressful events increases the risk of having asthma and atopic diseases in childhood. Pediatric Allergy and Immunology, édition en ligne du 9 septembre 2012.
Notes :
(1) Unité d’épidémiologie et de statistique médicale de l’Université de Verone, Italie
(2) Unité 1018. Equipe “épidémiologie respiratoire et environnementale”, Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations, Villejuif
Lorsqu’un événement particulièrement stressant survient dans la vie d’une femme enceinte, son enfant aurait un risque accru de devenir asthmatique ou de développer d’autres pathologies dites “atopiques”, telles qu’une rhinite allergique ou de l’eczéma. C’est ce qu’indiquent les résultats d’une étude italienne à laquelle a participé Marta Rava, chercheuse de l’Inserm.
Le développement de l’asthme et des autres maladies atopiques dépend de l’interaction de nombreux facteurs génétiques et environnementaux. Plusieurs études ont déjà montré que le stress pouvait contribuer au développement de ces pathologies chez les enfants comme chez les adultes. Ces nouveaux travaux suggèrent qu’il agirait même dès la vie foetale, via la mère.
Deuil, séparation ou perte d’emploi
L’étude se fonde sur l’analyse de données relatives à plus de 3 800 enfants. Leurs parents ont rempli un questionnaire permettant de recenser leurs éventuels problèmes respiratoires et/ou allergiques, ainsi que les facteurs de risque auxquels ils avaient pu être exposés. Certaines questions portaient en outre sur le déroulement de la grossesse qui a conduit à leur naissance. Ainsi, il était demandé aux mères si elles avaient vécu un deuil, une séparation ou un divorce, ou encore une perte d’emploi (leur emploi ou celui de leur conjoint) au cours de la grossesse. Au total, 337 mères avaient traversé l’une de ces situations stressante.
L’analyse de l’ensemble des données récoltées a montré que le risque d’asthme, de rhinite allergique ou d’eczéma est significativement plus élevé chez les enfants exposés à un stress maternel in utero que chez les autres enfants. Leur risque d’asthme ou de maladies atopiques est en effet multiplié par un facteur égal à environ 1,5.
Une association indépendante des autres facteurs de risque
L’association entre l’exposition à un stress maternel in utero et le risque d’atopie reste significative même lorsque les autres facteurs de risque sont pris en compte (asthme parental, exposition au tabac ou à d’autres substances…). Elle ne peut non plus s’expliquer par d’autres événements survenus pendant la vie prénatale (complications ou prise de médicaments au cours de la grossesse) ou à la naissance (poids de naissance, allaitement…).
D’autres études devront être menées afin de comprendre comment le stress maternel agit sur le foetus pour conduire une augmentation du risque d’atopie.
Source : Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)
R. Marco et coll. Fœtal exposure to maternal stressful events increases the risk of having asthma and atopic diseases in childhood. Pediatric Allergy and Immunology, édition en ligne du 9 septembre 2012.
Notes :
(1) Unité d’épidémiologie et de statistique médicale de l’Université de Verone, Italie
(2) Unité 1018. Equipe “épidémiologie respiratoire et environnementale”, Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations, Villejuif