Antibiotiques : préservons leur efficacité
Le ministère de la Santé a lancé un plan national d’alerte contre la surconsommation d’antibiotiques, afin de lutter contre la multiplication de bactéries résistantes aux traitements. Objectif : protéger l’arsenal thérapeutique irremplaçable que constituent les antibiotiques en sensibilisant le public et les professionnels de la santé à une utilisation adaptée.
Le nouveau programme d’action quinquennal (2011-2016) s’inscrit dans la continuité de deux précédents plans (2001-2005 et 2007-2010), qui visaient à maîtriser et rationaliser la prescription des antibiotiques. Derrière ce troisième plan dit “d’alerte” se profile “une menace de santé publique majeure” qui se traduit par “un nombre croissant de situations d’impasse thérapeutique contre les infections bactériennes, du fait du développement des résistances aux antibiotiques”, précise le ministère de la Santé.
L’objectif du plan est de réduire d’un quart la consommation d’antibiotiques d’ici à cinq ans, afin de rapprocher la France du niveau de consommation moyen constaté en Europe.
Le plan est construit à partir de trois axes stratégiques qui se déclinent en 21 actions.
-Le premier axe consiste à améliorer l’efficacité de la prise en charge des patients en ciblant sur l’information, la formation des professionnels de santé et la sensibilisation de la population aux enjeux de l’antibiothérapie.
– Le deuxième axe, centré sur la préservation de l’efficacité des antibiotiques, vise à surveiller la consommation et les phénomènes de résistance.
– Enfin, le troisième axe complémentaire du précédent, porte sur la promotion de la recherche de façon à disposer d’un panel d’antibiotiques efficaces, tout en freinant autant que possible la multiplication des situations pouvant conduire à des impasses de traitement.
La surconsommation d’antibiotiques en médecine vétérinaire fait également l’objet d’une mobilisation européenne et nationale pour diminuer les risques d’antibiorésistance parmi les élevages et les animaux de compagnie.
La mise en œuvre du plan s’appuiera sur les agences régionales de santé. Elles veilleront, entre autres, à mobiliser les établissements de santé et les médecins traitants et à réduire les inégalités territoriales en termes de consommation et de résistance aux antibiotiques.
Les antibiotiques ne peuvent rien contre les virus
Les antibiotiques ne peuvent rien contre les maladies d’origine virale telles que la rhino-pharyngite, la grippe, la bronchite aiguë, et la plupart des angines. Dans ces cas, le corps est capable de se défendre tout seul, en une à deux semaines, sans antibiotiques.
Les antibiotiques sont par contre efficaces contre les maladies d’origine bactérienne comme la cystite, la pneumonie ou l’angine bactérienne avec TDR positif, en empêchant la multiplication des bactéries ou en les détruisant.
Pour différencier virus et bactéries et comprendre pourquoi les antibiotiques sont souvent inutiles, visualisez l’infographie, sur le site de l’Assurance maladie.
Les cinq règles d’or pour préserver l’efficacité les antibiotiques
L’efficacité des antibiotiques dépend avant tout du bon suivi de la prescription faite par votre médecin. Mais vous devez également :
1. Veiller à bien respecter la dose et la durée du traitement
2. Ne pas arrêter un traitement prématurément, même si votre l’état s’améliore : l’antibiotique doit être pris jusqu’au bout
3. Ne pas donner votre traitement à quelqu’un d’autre : un antibiotique est spécifique à chaque personne
4. Ne pas réutiliser un antibiotique plus tard, une fois le traitement terminé
5. En cas de doute ou d’effets indésirables, demander conseil à votre médecin
►Visualisez la vidéo pédagogique : les antibiotiques utilisés à tort, ils deviendront moins forts.
Source : Gouvernement.fr