Mediator: deux témoignages accablent Servier
Les quotidiens Le Figaro et Libération rapportent ce mardi 6 septembre le contenu de deux auditions conduites cet été par la justice. Selon les deux quotidiens, le groupe pharmaceutique Servier aurait falsifié des études pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché du Mediator en 1973.
Parmi ces témoignages cités par Le Figaro, celui de Jean Charpentier, un neurochirurgien de 81 ans, qui a rédigé les études en vue d’obtenir l’autorisation et, qui a déclaré aux enquêteurs avoir été “beaucoup étonné de voir le Mediator sortir comme antidiabétique car ça n’a rien à voir sur le plan expérimental, ni sur le plan clinique. C’est vrai, il diminue la faim. (…) Il n’y a pas de propriété pour le diabète mise en évidence à l’époque. Le choix du diabète s’explique car c’est un domaine infiniment plus rentable pour les labos.”
Libération indique par ailleurs que le médecin aurait confirmé que son rapport a été modifié pour supprimer toute référence à l’effet coupe-faim du Mediator ainsi que sa parenté chimique avec l’amphétamine. “Notre but”, poursuit le professeur cité par le quotidien, “était de montrer que le caractère anorexigène principal de cette molécule avait également un mécanisme d’action faible sur les lipides et les glucides. C’est ensuite qu’il y a eu une déviation quand ils ont fait de cette action secondaire l’action principale pour qualifier cette molécule d’antidiabétique.”
Source : Le Figaro et Libération,