Vaccin contre le VIH : une avancée majeure mais un long chemin à parcourir
La ministre de la Santé a salué en septembre dernier l’annonce de la possibilité d’une protection vaccinale contre le virus responsable du Sida mais a souligné que le chemin à parcourir était encore long avant la mise au point d’un vaccin offrant une protection suffisante.
« L’annonce de l’efficacité potentielle d’un schéma vaccinal contre le virus responsable du Sida, dont l’un des vaccins est produit par Sanofi-Pasteur, constitue un grand espoir dans la lutte contre cette maladie. Pour la première fois, la possibilité d’une protection vaccinale a été mise en évidence », a salué Roselyne Bachelot.
Cependant, la ministre souligne qu’il ne s’agit là que « d’une étape très préalable dans la mise au point d’un vaccin offrant une protection suffisante ». En effet, la combinaison vaccinale utilisée dans cet essai n’aurait permis de protéger qu’un peu plus de 30% des personnes. « Elle n’a pas non plus modifié le cours de l’infection, tel qu’il peut être évalué par la mesure de la charge virale, chez les personnes vaccinées ayant quand même contracté le Sida », insiste le ministère.
Roselyne Bachelot rappelle enfin que “le chemin à parcourir est encore long et que le renforcement des mesures de prévention, notamment l’utilisation du préservatif, doit être poursuivi”.
Un pas en avant selon l’ANRS
De son côté, l’Agence nationale de recherches sur le Sida estime que « bien que la protection obtenue par ces candidats vaccins soit modeste, l’essai RV 144 démontre pour la première fois la preuve du concept qu’un vaccin protecteur contre le VIH est possible ».
L’agence rappelle par ailleurs que les candidats vaccins testés dans cet essai ont été conçus il y a plus de dix ans. « La communauté scientifique doit poursuivre ses efforts, en particulier en recherche fondamentale, pour aboutir à des candidats vaccins plus efficaces. Plusieurs outils de prévention sont actuellement à l’étude (la circoncision masculine, les traitements comme moyen de prévention, ou encore les microbicides) ; cependant, la mise la point d’un vaccin bien toléré et efficace est essentiel pour contrôler l’épidémie. » souligne-t-elle.
Pour l’ANRS, « les résultats encourageants de l’essai Thaï, ne sauraient faire relâcher l’effort international de recherche et soulignent l’importance d’une collaboration internationale entre les scientifiques mais aussi les acteurs politiques et économiques impliqués dans la mise au point d’un vaccin efficace. »
Source , ministère, ANRS