Gastro-entérite : la « maladie du hamburger », bientôt un mauvais souvenir ?
Une recherche internationale entre l’Université de Montréal et l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) français, financée par le programme européen ProSafeBeef a mis en évidence les raisons de la présence dans l’estomac des vaches de la bactérie E. coli, responsable de cette gastro-entérite foudroyante. Découverte qui ouvre la voie à des méthodes d’éradications de la bactérie et donc de la maladie.
La « maladie du hamburger » ou SHU (Syndrome Hémolytique et Urémique) est une gastro-entérite qui attaque les reins et atteint chaque année plus de 100 personnes en France et 2 à 4 personnes sur 100 000 partout dans le monde – principalement des enfants et des personnes âgées. Il s’agit d’une maladie d’origine alimentaire rare donc, mais assez grave pour que l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) français s’associe à l’Université de Montréal pour se pencher sur la question. Et ce partenariat a porté ses fruits.
En effet, les résultats de cette collaboration de recherche internationale viennent de montrer pour la première fois comment la bactérie E. coli à l’origine de cette maladie peut survivre dans l’intestin de la vache en s’assurant l’exclusivité de sources alimentaires spécifiques. Publiés dans le numéro d’octobre d’Environmental Microbiology et signalés dans Nature Reviews Microbiology, les résultats de cette étude pourraient déboucher sur l’élaboration d’interventions non médicales pour éradiquer cette bactérie.
« Nous avons étudié E. coli O157:H7, la souche bactérienne la plus fréquemment associée aux flambées de gastro-entérites de grande envergure. Ces flambées résultent le plus souvent d’un contact direct avec l’environnement agricole et de la consommation de viande crue ou mal cuite, ainsi que de lait et de produits laitiers non pasteurisés. La réduction ou l’éradication de la souche O157:H7 chez la vache pourrait réduire sensiblement le risque de contamination alimentaire et, conséquemment, d’infections humaines », explique Josée Harel, coauteure de l’étude et directrice du Groupe de recherche sur les maladies infectieuses du porc à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.
Source : Université de Montréal