Donocoeur : Mireille Darc témoigne de son combat contre les maladies cardiaques
Pour soutenir Donocoeur, Mireille Darc, opérée à cœur ouvert en 1980, s’engage aux côtés de la Fédération Française de Cardiologie. L’actrice se confie dans un entretien avec le Professeur Jacques Beaune, où elle confronte sa vision de « patient » à celle du cardiologue.
En effet, depuis, elle se bat pour que les enfants du Tiers Monde malades ou atteints de malformations cardiaques puissent bénéficier d’une chance de guérison. Aujourd’hui, elle s’engage aux côtés de la Fédération Française de Cardiologie et lui apporte son image, sa voix et son témoignage pour dénoncer un nouveau fléau en pleine recrudescence : les maladies cardiaques.
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Entretien entre « oreillette et ventricule »
Mireille Darc : Depuis l’âge de 40 ans, je vis avec une valve artificielle qui fait « tic-tac » dans ma poitrine… rien d’inquiétant, ce petit bruit me rassure ! Quand j’explique cela à des personnes angoissées par l’idée de subir une prochaine opération à coeur ouvert, je vois immédiatement leur soulagement :« quoi, disent-elles, c’est tout ce qui vous gêne !? ». Et bien oui… à part cela je travaille, je voyage, je sors… je vis !
Professeur Jacques Beaune : De nombreuses personnes, vivent comme vous avec une valve artificielle et vivent très bien. Le traitement des maladies des valves fait encore appel à la chirurgie dans un grand nombre de cas, mais les progrès de la recherche sont constants : il devient possible aujourd’hui d’éviter ou de retarder l’intervention. Le chirurgien traite alors les maladies des valves par voie percutanée, une méthode qui ne nécessite pas l’ouverture du thorax… et qui permet aux femmes de porter des robes décolletées !
Mireille Darc : Tant mieux pour ceux qui peuvent bénéficier de ces nouveaux traitements. Il reste cependant des contraintes : un traitement à vie et des contrôles permanents. Mais je suis bien consciente que certaines maladies, comme les troubles du rythme cardiaque, ont des conséquences beaucoup plus lourdes.
Professeur Jacques Beaune : C’est vrai, mais les chercheurs ont mis en place de nouveaux traitements électriques pour réduire le risque de mort subite chez les personnes à risque. C’est le cas du défibrillateur automatique implantable (DAI) destiné aux troubles graves du rythme ventriculaire ou de la stimulation cardiaque (pacemaker), un boîtier d’à peine 25 grammes qui est désormais placé sous la peau et dont les électrodes sont glissées par une veine jusque dans le ventricule et/ou l’oreillette droite.
Mireille Darc : Ce sont vraiment des techniques révolutionnaires ! … Qu’en est-il de l’infarctus du myocarde ?
Professeur Jacques Beaune : C’est effectivement un accident fréquent et grave : 100 000 personnes font un infarctus chaque année. Mais là encore, la recherche a fait un pas de géant : aujourd’hui le taux de mortalité est de 7% quand il était de 40% en 1960 ! L’imagerie médicale, la mise au point de la coronographie, les techniques de thrombolyse, d’angioplastie coronaire, de pose de stent ou de post conditionnement ont été des avancées spectaculaires.
Mireille Darc : Pourquoi les maladies cardiovasculaires restent-elles la 2ème cause de décès en France, et la 1ère chez les femmes ?
Professeur Jacques Beaune : En 25 ans la mortalité cardiovasculaire a baissé de 50%. C’est énorme, mais pas autant que ce colosse qu’est la maladie. Un colosse qui fait encore 147 000 morts par an et qui ne cesse de grandir du fait des nouveaux modes de vie. Je m’explique : on ne meurt pas du diabète, d’obésité, de tabagisme, d’hypercholesterolémie…mais ces maladies se développent de façon exponentielle et elles ont des conséquences cardiologiques graves. Sans les progrès de la recherche, de très nombreux malades du coeur, qui seraient morts il y a 10, 20, 30 ans, sortent aujourd’hui de l’hôpital, quelques jours après leur accident, en ayant l’impression que « ce n’était pas si grave ». La cardiologie est une cause qui doit intéresser le plus grand nombre !
Mireille Darc : Tout cela m’intéresse parce que je suis concernée. C’est tout le sens de mon engagement aux côtés de la Fédération Française de Cardiologie.
Source : Fédération Française de Cardiologie