Maternité : la durée de séjour varie-t-elle du privé au public ?
Selon une étude de la DREES*, plus de 95% des femmes seraient satisfaites de leur suivi de grossesse et du déroulement de leur accouchement, mais une femme sur cinq émet un jugement négatif sur la préparation de la sortie de maternité. Elles sont entre 15 et 35% à être insatisfaites des informations et des conseils qui leur sont prodigués sur les soins de suites de couches. L’étude révèle aussi que 21% des femmes jugent trop long le séjour à la maternité.
Pour approfondir sa connaissance de la dernière étape de la maternité, après la naissance, l’Assurance Maladie a réalisé une étude sur les accouchements par voie basse d’un enfant unique, sans aucune complication ni pour la mère ni pour l’enfant. Plus de 525 000 accouchements sans complications (sur plus de 800 000 naissances) ont ainsi été identifiés en 2008. Les mères âgées de 18 à 44 ans n’avaient souffert d’aucune maladie pendant la grossesse et pour 41,6% d’entre elle il s’agissait d’un premier accouchement.
Une durée moyenne de séjour identique dans les maternités privées et publiques
Ces 525 211 accouchements sont réalisés à 69% dans un établissement public (y compris les établissements privés à but non-lucratif) et à 31% dans une clinique privée. La durée moyenne de séjour en maternité, est de 4,3 jours en 2008 et quasiment identique dans les maternités publiques et privées. Pour autant cette moyenne recouvre des durées des séjours variant de moins de 2 à 8 jours.
– 42% des femmes ayant accouché dans un établissement public sont restées 4 jours à la maternité et elles sont 48% avoir eu la même durée de séjour dans le privé.
– 24% des femmes ayant accouché dans un établissement public et 27% de celles qui étaient dans un établissement privé sont restées 5 jours à la maternité
– 19% sont restées 3 jours dans le public et 14% la même durée dans le privé.
Au total, 93 000 femmes sont restées hospitalisées 3 jours, 230 500 femmes sont restées 4 jours, et 130 300, 5 jours alors que la population prise en compte dans l’étude est homogène.
Le recours à l’hospitalisation à domicile (HAD)
Sur les 525 200 femmes concernées par cette étude (et ayant eu un accouchement sans problème et dont le bébé est en bonne santé), 7 100 femmes sont suivies en HAD.
Cette modalité de prise en charge (alternative à l’hospitalisation) est proposée à 90% par des établissements publics. Elle est plus fréquemment utilisée dans le Nord Pas de Calais, la Normandie, l’Aquitaine, dans le centre Est de la France et en région parisienne. L’analyse montre aussi que les services d’hospitalisation à domicile élargissent leur champ d’activité vers les départements voisins (voir cartes).
Actuellement l’hospitalisation à domicile est proposée aux femmes ayant souffert de complications pendant la grossesse ou lors de l’accouchement, pour les grossesses multiples ou lorsque l’enfant est atteint de certaines pathologies, elle peut aussi être proposée aux femmes n’ayant eu aucune complication et dont le bébé est en bonne santé. On peut s’interroger sur cette dernière utilisation de l’HAD, car si l’hospitalisation à domicile est un mode de prise en charge recommandé dans le post-partum pathologique, le recours à un mode de suivi aussi intensif, et par conséquent coûteux, lorsque la mère et l’enfant se portent bien, n’apparaît pas approprié.
Source : Assurance Maladie
* Satisfaction des usagères des maternités à l’égard du suivi de grossesse et du déroulement de l’accouchement, Etudes et résultats N°660, septembre 200, DREES